À toi la Terre
Chère petite boule bleue, comme tu dis, merci de nous avoir rappelé que, tout à la fois lièvre et tortue, nous foncions tranquillement dans l’univers. Sommes-nous pour autant un animal hybride, liètue ou torvre, mystère ! J’en reste putois, pantois, ou panthère.
Mille kilomètres par seconde dans l’Éther, j’ai du mal à imaginer, moi le locataire sédentaire terre-à-terre, ce que représentèrent ces distances, à part un voyage de Nice vers Marquenterre en un battement d’aile d’hyménoptère Jupitérien, aller simple vers le cratère de l’éternité sans terminus.
Moi qui suis un vacataire assis bien tranquillement par terre près des waters, écoutant France Inter en contemplant mon poster du « Voyage à Cythère », je me sens plutôt quadrilatère immobile, me hâtant ventre-à-terre à la terrifiante vitesse d’un gastéropode retardataire anémique criblé de cathéters suspendus à une patère cuite, ou destinataire de terribles sorts que me jettèrent Harry Potter et Déméter.
Merci, toi Mater Noster, de nous rappeler que, tel Micromégas chez les Géants (récit dont le secrétaire grabataire de magister Voltaire aurait pu être le signataire), nous sommes de rudimentaires molécules élémentaires constituées intérieurement de vide, cet austère vide sidérant que nous traversons de manière involontaire dans nos pérégrinations interplanétaires.
Je me relis, sans commentaire, et je suis atterré par tant d’écrits délétères qui déblatèrent, aussi mets-je un terme à mes austères atermoiements que dès lors j’oblitère. Plutôt que de trouver des cris : « Terre ! », je préfère me taire.
Pascal 31/1/2022
