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EN CHEMIN (monologue style Devos)

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Pascal


Admin

EN CHEMIN
Sketch monologue de Pascal POLIET
À la manière de Raymond Devos




Figurez-vous, mesdames et messieurs, que l'autre jour, j'avais décidé de participer à une session d'orientation chez Carrefour, car il m'était devenu pénible de perdre mon temps, ne serait-ce qu'une heure, à faire mes courses à pied au marché, dans ce dédale inorganisé d'étalages disparates.

C'est d'ailleurs parce que je perdais l'heure au marché que j'avais pris ma voiture pour me rendre à Carrefour.

Seulement, en cours de route, catastrophe! je termine dans un cul de sac!
« Allons bon, j'ai dû m'embrouiller au dernier croisement, j'y retourne. »

Je fais demi-tour, je repars, et crac! voie sans issue!
Un tantinet surpris, je me dis « Garde la tête, Devos, froide » et avec mon bon sens froid unique, je m'affirme que j'ai pris une mauvaise direction dès le départ.

Je sors ma carte routière, et là, je reste en plan!
Le Carrefour était bien indiqué, mais non les deux voies sans issues, c'est tout de même extraordinaire!
« Voyons, s'il y a une paire d'impasse qui manque, c'est que je vais chez Casino, pas chez Carrefour! »

Dans tout ce sac de noeuds, j'y perds la tête et mon cul de sac. Il me faut absolument le retrouver. Heureusement, j'ai encore mon sac, c'est du pot!

Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, je rencontre un tiers, un vagabond, qui me semblait connaître le quartier. Mais le type m'ouvre à moitié les guillemets... Je veux dire, il m'apostrophe :

"Pardon, monsieur, pourriez-vous m'aider, s'il vous plaît, j'ai perdu mon chemin...
- Vous avez de la chance, lui dis-je, moi j'ai perdu mon impasse!"
Il me dit : "Vous êtes sur la bonne route, les voies du Seigneur sont impénétrables.
- Vous me rassurez, lui dis-je!"

Après m'avoir bien jaugé, le type reprend d'une voix suave :
"Je n'irai pas par quatre chemins, je suis athée et homosexuel, et vous pouvez me prendre homo sans vous hâter vous-même.
- Vous n'avez pas Dieu dans votre poche, vous! mais vous faites vous-même fausse route, voire fausse allée je ne suis pas athée, ni Allais, non mais allô, c’est l’hallu, ah lui ! Je suis pressé, et je ne suis pas pour les itinéraires bis.
- Vous n'aimez pas les bis-routes? Pourtant vous me semblez bi-important. Ne seriez-vous pas V.RI.P, un homme au fameux coup de fourchettes qui dévore la vie en vert?
- Ce n'est pas moi, c'est mon véhicule vert, il avale les kilomètres.
- Ah. Eh bien, si vous ne voulez pas me prendre, au moins prenez-moi avec vous dans votre vert-i-cule, et cherchons notre voie ensemble.
- Ça marche!"


(à suivre)



Dernière édition par Pascal le Jeu 19 Jan - 16:11, édité 2 fois

2EN CHEMIN (monologue style Devos) Empty En chemin Part2 Mar 17 Jan - 9:43

Pascal


Admin

Et nous voici repartis de concert dans ma boite à tacos. Nous n'avions pas roulé sur plus de trois kilomètres que nous aperçûmes dans la nuit une silhouette féminine qui agitait frénétiquement un panneau indicateur d'arrêt.

"Encore une de ces auto-stoppeuses, me dit mon compagnon de route. Ne donnez pas dans le panneau ; ignorez-la.
- Mais si elle est en panne?
- De quoi, de bas?
- D'eau!
- Bah! filez!
- Impossible, elle a mis du fard rouge à son panneau, je suis obligé de m'arrêter."

Je gare le véhicule à sa hauteur (elle n'était pas très grande), et la fille interpelle d'une voix aiguë mon compagnon :

"Tu montes, chéri?
- Ah non, répond le chéri, je descends près de la côte.
- J'en viens, moi, de la côte, dit-elle.
- Ah oui, d'où donc?
- De la côte d'Adam.
- C'est pas la côte à portée, ça! moi, j'irais bien à Lourdes.
- Prenez l'itinéraire de délestage.
- Si c'est pour moi que vous dites ça, c'est un peu gros, dis-je. Mais dites-moi, chère madame, une fille comme vous, ça ne court pas les rues.
- Forcément, je les arpente. je vous ai dit que je remonte de la côte!
- Et que faites-vous ici?
- Le trottoir.
- À cette heure?
- Il n'est jamais trop toir!
- Vous charmez dans les rues, si je comprends bien.
- En général, c'est plutôt dans les ruelles, dit-elle, coquine. Je suis cantonnière alto, comme l'indique ce pannonceau.
- Et vous vous appelez?
- Diogène, rapport à mon ton haut.
- Diogène? vous ne chercheriez pas un homme, par hasard? se propose mon compagnon. Serait-il en train de virer sa eituc?
- Par hasard, oui, vu que tous les chemins mènent à l'homme!
- Eh bien, si vous arpentez tous les chemins, nous n'avons plus que le champ (de) libre!"


(à suivre)

Fée Clochette aime ce message

3EN CHEMIN (monologue style Devos) Empty En chemin 3/3 Jeu 19 Jan - 15:55

Pascal


Admin

suite et fin

Diogène nous fit un au-revoir cantique sur le champ sans savoir que nous engagions sur notre chemin de croix. En effet, mon compagnon s'étant soudain pris d'amour mystique et lyrique pour le chant de Diogène, entonna en un ton B un Déo Gratias mouvant à la gloire du célèbre crucifié.

C'est alors que s'éleva d'un peu partout un chant métallique, celui que poussent, en voulant imiter les Petits chanteurs à la Croix de bois, les ténors de la SNCF avec leur voix ferrée.
Il faut dire que c'est l'inclinaison de leurs dents sur leurs mâchoires qui leur donne ce timbre dentelé, un chant guère épais et strident d'outils s'entrechoquant dans un chantier.
Nous leur dîmes qu'en battant un peu plus encore le fer, ils pourraient certainement sortir des sentiers battus de leur voix de garage, même si actuellement cela n'en prenait pas le chemin.

Pour nous remercier, ils nous indiquèrent une silhouette postée plus bas sur le sentier, celle d'un bandit de grand chemin qui nous attendait au tournant en faisant tristement le guet.

Voici donc celui qui nous a pris notre chemin à la dérobée.

Mon compagnon se rue sur lui, et après quelques voies de fait, réussit à reprendre sa route, laissant le bandit sans voix.

Il faut croire que c'était là que nos routes se séparaient, car je n'ai plus jamais entendu parler de lui. Il a dû faire son chemin!

FIN

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